
Il me disait, quand on s'aimait, un jour tu me quitteras. Ça me faisait rire, c'était absurde, je répondais non je ne te quitterai pas. Si, tu me quitteras, tu me quitteras parce que tu es une reine et que moi j'ai le cul en plomb, tu te fous de tout, de ce qu'on dit de toi et de ce qu'on pense, de plaire et de déplaire, tu n'as pas besoin de moi, tu n'as besoin de personne, tu es forte, plus forte que moi en fait. Je riais, ça me faisait hurler de rire, plus forte que lui, besoin de personne, quelle blague. Mais lui, obstiné, répétait, tu me quitteras un jour, j'en suis sûr, mais je suis sûr aussi que personne ne t'aimera jamais comme moi. Ah, et pourquoi ? Parce que. Parce que quoi ? Parce que c'est comme ça, je te connais par c½ur, je t'aime par c½ur, personne jamais t'aimera par c½ur comme moi. Je pensais qu'il avait tort, qu'on ne se quitterait jamais, il était toute ma vie, je n'allais pas quitter ma vie, il disait ça pour se faire peur, et ça me donnait le vertige de m'imaginer sans lui. Il disait ça pour se faire du mal, mais ça ne me faisait pas mal, c'était imaginer une couleur qui n'existait pas, je n'y arrivais pas.
------------------------------------------------------------------------------- Justine Lévy -